
Dans le contexte de la mondialisation et de la révolution informatique, la mobilité accélérée pour ne pas dire libre, de personnes, de biens, de services et de l’information, nous interpelle à plus d’un endroit.
Nous assistons à un plus intense croisement d’humains et de cultures, aussi bien dans des espaces virtuels, que dans des espaces physiques, à travers le monde. La diversité impose désormais son ordre.
La révolution informatique ouvre la nouvelle ère du virtuel, qui ne cesse de façonner le mode de vie, d’être et de penser des humains, partout dans le monde. Les humains parcourent au quotidien de longues distances dans des circuits et réseaux virtuels, et croisent quotidiennement un nombre infini d’humains, de cultures, d’informations, dans des espaces et réseaux virtuels.
Les investisseurs et les capitaux en compétition à travers le monde, provoquent un mouvement de populations sans précédent. On assiste à une forte mobilité de la population à travers le monde, soutenue par : La croissance des marchés et l’émergence de nouveaux, d’une part, et les énormes opportunités que la technologie ouvre dans les domaines de l’exploitation des ressources naturelles et énergétiques, d’autre part.
Les pays riches continuent à attirer de plus en plus de migrants. À part, ceux qui affluent d’une façon illégale, beaucoup profitent d’opportunités d’accueil, dans le cadre des politiques d’immigration que certains pays initient, pour combler leur déficit démographique face au vieillissement de leur population ; il s’agit ces deux dernières décennies, surtout des pays d’Amérique du Nord (les USA et le Canada) et dans une proportion moindre, de l’Australie et la Nouvelle Zélande.
Ceci contribue à la mutation du paysage culturel et de la configuration démographique, partout dans le monde.
Pour illustrer le poids de la diversité au Canada, à titre d’exemple, les résultats du recensement de 2006 nous renseignent que le Canada comptait 200 langues et 200 origines ethniques et confessions.
Les statistiques projettent un rang important à la diversité au Canada. En effet, selon les projections démographiques, la diversité ethnoculturelle de la population du Canada pourrait s’accroître d’ici 2031. La vaste majorité (96 %) des Canadiens appartenant à un groupe de minorités visibles pourrait habiter une des 33 régions métropolitaines de recensement, et les groupes de minorités visibles pourraient représenter 63 % de la population à Toronto, 59 % à Vancouver et 31 % à Montréal. Environ trois Canadiens sur dix, soit presque 30 % pourraient appartenir en 2031, à un groupe de minorités visibles. La population de minorités visibles compterait au Canada, en 2031, entre 11,4 et 14,4 millions d’individus.
Les arabes, ainsi que les Asiatiques occidentaux sont les groupes de minorités visibles qui pourraient connaître une croissance plus rapide entre 2006 et 2031. La population des arabes du Canada pourrait ainsi compter entre 806 000 et 1,1 million de personnes en 2031 et celle des asiatiques occidentaux entre 457 000 et 592 000 personnes, contre 276 000 et 164 000 en 2006.
La population de confessions religieuses, autres que chrétiennes, pourrait plus que doubler d’ici 2031 ; son nombre pourrait atteindre entre 5,3 et 6,8 millions individus en 2031, contre 2,5 millions en 2006. De 8 % de la population en 2006, sa proportion pourrait passer à environ 14 % en 2031.
Au sein de la population de confessions religieuses non chrétiennes, environ une personne sur deux pourrait être de religion musulmane en 2031, alors que cette proportion était estimée à 35 % en 2006[1].
La diversité impose désormais son ordre partout dans le monde.
Si la gestion de la diversité et des processus d’intégration s’imposent aux pouvoirs publics comme enjeux de taille, c’est comment s’installer, s’adapter et évoluer dans les nouveaux milieux, qui sont les principaux enjeux et défis auxquels sont confrontés les nouveaux venus.
Le principal défi devant toute l’humanité reste lié à comment faire de la diversité une source d’épanouissement, de développement et de prospérité? Et, comment éviter qu’elle soit source de conflits, de tensions, d’hostilités et de guerres ? L’humaniste, est interpellé plus que jamais. Lui, qui incarne espoir et éthique, est sollicité, pour accompagner la société dans sa démarche pour la liberté, l’éthique et la paix, et dans sa résistance face aux manœuvres du politique, agissant sous pressions des guerrières, des pétrolières et de tous les groupes d’intérêt.

Professeur et expert consultant en urbanisme et en sciences sociales, l’auteur Brahim Benyoucef détient un doctorat en urbanisme et aménagement (Université de la Sorbonne Paris IV), et il est diplômé en sciences sociales et civilisations orientales (Université de la Sorbonne Nouvelle Paris III). Il possède à son actif plus de 30 ans d’expérience dans les domaines de l’enseignement universitaire, recherche scientifique et expertise internationale.
24 février 2013
[1] Source : Statistique Canada, Division de la démographie, Projections de la diversité de la population canadienne, 2006 à 2031, Ottawa, mars 2010.